- zob
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• 1894 d'ab. arg.; ar. zobb♦ Vulg. Pénis. ⇒ bite.TrivialI. — Subst. masc. Membre viril. On y voit trop de belles choses [dans les magazines] qui ne seront jamais pour nos gueules, pour nos pognes, pour nos jeunes zobs pleins d'ardeur (A. BOUDARD, La Métamorphose des cloportes, 1987 [1962], p. 50).— Loc. De mon zob. De rien du tout, minable. Synon. de mes deux (v. ce mot I A 2 c), de mon cul (v. ce mot I A 1 g), de mes fesses (v. fesse A 1 b
). Toi le crouille, tire-toi ou tu vas te faire aimer, empafé de mon zob (A. HARDELET, Le Seuil du jardin, 1979 [1966], p. 109).
II. — Interj. ou exclam. [Indique un refus]A. — Pas question. Synon. des clous (v. clou B 5 b). Mon zob! L'hôpital, tant que je suis là, c'est zobbi, Madame Rosa (É. AJAR, La Vie devant soi, 1975, p. 226). On veut nous arrêter, nous appréhender (...). Zob! La fureur nous aide à calter (SAN-ANTONIO, Remets ton slip, gondolier! 1977, p. 98 ds CELLARD-REY 1980).B. — Peau de zob. Synon. peau de balle (v. balle1), peau de zébi (v. peau C 2 b). Des clous, hurlai-je, des nèfles, peau de zob et tambourin, mon cul sur la commode, Commissaire, je ne porterai aucun de ces chapeaux-là! (A.D.G., Balles nègres, 1981, p. 151).Prononc.:[], [
]. Étymol. et Hist. 1. 1867 zèbre, zeb arg. « membre viril » (A. DELVAU, Dict. érotique mod., Bâle, p. 375); 1899 zèbre (VIRMAITRE, Dict. arg. fin-de-s., Suppl.); 1894 zob (infra); 1897 zébi (infra); 1900 zob, zobi (NOUGUIER, Notes mss ds SAIN. Sources t. 3, p. 64); 1901 zébi (BRUANT); 2. a) [ca 1870 peau de zébi arg. « rien du tout » (arg. des zouaves d'apr. ESN., s.v. peau)] 1884 peaud'zobie (COURTELINE, Chronique du jour ds Les Petites Nouvelles quotidiennes, 19 juin, 1re année, n° 107, p. 2d); 1886 peaud'zebie (ID., Les Gaietés de l'escadron, Paris, C. Marpon et E. Flammarion, p. 159); 1894 peau de zèbe, podzèbe, podzèbie (LÉVY-PINET); 1897 peau de zébi (LERM.-LEV. Fr.-Arg., s.v. rien); b) [1888 mon zeb! « rien! pas question! » (arg. milit., Paris d'apr. ESN., s.v. zob); 1894 mon zob! (ibid.)] 1901 mon zeub (BRUANT, s.v. refus); 1919 mon zob! (ESN. Poilu, p. 547). Empr. à l'ar. maghrébin zob, zeb « membre viril » (ar. class. zubb, zubr, cf. DOZY t. 1, p. 577 et p. 579), et, avec le suff. poss. de la 1re pers. du sing. -
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(cf. SAIN. Lang. par., pp. 157-158; LANLY, pp. 95-96; BALDINGER Etymol. 1, n° 959; G. CHRIST, Arabismen im Argot, Frankfurt am Main, P. Lang, 1991, pp. 556-566). L'ar. zeb est att. ds une phrase citée par FLAUB., Corresp., 1859, p. 327: Taïeb! Zeb Ketir!
zob [zɔb] n. m.ÉTYM. 1894, d'abord argot; arabe zobb, même sens.➪ tableau Mots français d'origine arabe.❖♦ Familier et vulgaire.REM. Le dér. zober « posséder sexuellement » est attesté; aussi dans les emplois fig. (métaphore de la possession sexuelle, évoquant la passivité). Se faire zober : se faire « posséder », se faire « avoir »; être trompé, dupé.2 Interj. et adj. || Zob ! : pas question ! Impossible ! (Var. : zobi, zobbi). ⇒ Zeb, zébi. || Mon zob ! (même sens).1 On veut nous arrêter, nous appréhender. Nous freiner la fuite tout au moins. Zob ! La fureur nous aide à calter.San-Antonio, Remets ton slip, gondolier !, p. 98.2 L'hôpital, tant que je suis là, c'est zobbi, Madame Rosa.
Encyclopédie Universelle. 2012.